Un essai clinique a montré que, pour le trichiasis trachomateux (TT), la technique de rotation bilamellaire du tarse était plus efficace que d’autres méthodes pour corriger la déviation des cils vers l’intérieur et la maintenir pendant deux ans après l’opération (1). Il a également été observé que des personnes non spécialisées en ophtalmologie peuvent réaliser l’opération localement avec de bons résultats (2). Cette technique et les techniques analogues (voir les annexes 1 et 2) constituent désormais les méthodes chirurgicales de choix de la stratégie CHANCE1 pour la lutte antitrachomateuse.
Le système simplifié OMS de codage du trichiasis indique que la présence d’au moins un cil frottant contre le globe oculaire est un signe de TT. Les pays ne s’accordent pas sur l’indication chirurgicale : certains préfèrent attendre que les cils touchent la cornée ou que plusieurs cils touchent le globe oculaire avant de recommander l’intervention.
Un manuel de l’OMS antérieur, intitulé Chirurgie du trichiasis trachomateux : rotation bilamellaire du tarse, décrit l’opération, le profil privilégié des personnes pouvant être formées pour la pratique et les soins postopératoires (3). Le présent manuel énonce les lignes directrices à l’usage de chirurgiens du trichiasis expérimentés, de préférence des ophtalmologistes dotés de certaines connaissances théoriques, pour qu’ils certifient la compétence de chirurgiens non spécialisés en ophtalmologie, les habilitant ainsi à pratiquer seuls la rotation bilamellaire du tarse.